Crue du 27 décembre 2019
Vendredi 27 décembre 10h30 :
stabilisation de la crue. La crue arrive à son maximum de Serbonne à Couilly. A Condé, on devrait atteindre la côte de 1m vers 7h du matin selon les estimations de Vigicrue. Au final ces petits 15mm de pluie sur un sol détrempé auront poussé le Grand-Morin au-dessus de 60m3/s à Couilly (20 à Meilleray, 50 à Pommeuse) et frôlé l’inondation sur plusieurs secteurs habités. Samedi 28 décembre 09h30 :
Cotes maximales atteintes :
– Serbonne avec 1,54m à 2h
– Couilly avec 2,21 à 4h
– Condé avec 0,94 à 8h
Lente décrue amorcée.
Suite aux pluies de cette nuit (14mm sur le bas Morin et de 15 à 20 sur le haut Morin) le Grand-Morin est en crue. La pluie s’est arrêtée et il n’en est pas prévu avant plusieurs jours. L’écoulement va prendre du temps et le niveau devrait encore monter. Si la situation s’est stabilisé à Meilleray, le débit monte encore à Pommeuse, et il est supérieur au débit actuel à Couilly qui nécessairement le rattrapera. La balise de Serbonne annonce 1,22m à 10h30. La route de Serbonne ne devrait pas tarder à être coupée.
12h : Concernant Condé plus précisemment, la Marne est passée en vigilance Jaune sur Vigicrue, avec prévision de hauteurs.
Vendredi 27 décembre 21h00 : stabilisation de la crue. La crue arrive à son maximum de Serbonne à Couilly. A Condé, on devrait atteindre la côte de 1m vers 7h du matin selon les estimations de Vigicrue. Au final ces petits 15mm de pluie sur un sol détrempé auront poussé le Grand-Morin au-dessus de 60m3/s à Couilly (20 à Meilleray, 50 à Pommeuse) et frôlé l’inondation sur plusieurs secteurs habités. Samedi 28 décembre 09h30 :
Cotes maximales atteintes :
– Serbonne avec 1,54m à 2h
– Couilly avec 2,21 à 4h
– Condé avec 0,94 à 8h
Lente décrue amorcée.
Quelques enseignements sur la crue du 27 décembre :
– La rivière a su absorber plus de 60m3/s (63 en pointe pour être précis). C’est grâce à un lit conséquent conservé en bon état grâce aux vannages, parfois contestés par quelque idéologie à la mode, mais si indispensables. L’entretien efficace de la rivière a aussi bien contribué au bon écoulement des eaux.
– On perçoit au travers des réactions des internautes, des multiples partages de nos messages, le besoin en information, motivée par des inquiétudes bien réelles. Ce qui nous encourage à engranger toujours plus d’informations, d’historisations, de remontées du terrain afin d’améliorer les prévisions que l’on peut faire. Les services de l’état apportent des alertes très macroscopiques, pas forcément à l’échelle de ce qu’on attend commune par commune, rue par rue. Lors de cette crue nous avons vu sur Vigicrue une prévision de hauteur sur Condé par les services de l’état, c’est un progrès par rapport à une situation à risque précise mais elle reste isolée. Savoir que tel point bas crucial dans telle commune est inondé à telle hauteur fait partie des informations à connaitre. Il faut constater qu’on dispose de très peu d’informations de ce type sinon parfois dans la tête des anciens. Constituer un recueil de ce type de données nous fera progresser, chaque crue vient enrichir notre connaissance.
– Concernant cette crue précisemment, comme l’a fait remarquer un intervenant, la règle de 3 énoncée dans une précédente publication s’est appliquée : un débit de 20m3/s à Meilleray a donné lieu à un débit de 60m3/s à Couilly, une règle empirique mais qui fonctionne bien. Et l’on sait, confirmé encore cette fois, qu’à 60 ça passe sans déborder.
– Comme en mai la phase de stabilisation a été très longue, de l’ordre de 15h pendant lequel on pensait qu’on était au maximum mais l’eau montait toujours. La balise de Serbonne, qui affiche au mm (avec 3mm de précisions) et est actualisée tous les quarts d’heure a permis de constater que ce qu’on pensait être un maximum n’en était pas un et qu’il fallait attendre 15 voire 20 cm encore avant la décrue. D’autre part on a pu s’étonner que les 15 petits mm de pluie (d’ailleurs prévus) ont provoqué une telle crue. Le fait que les sols soient saturés en eau l’explique, comme on a pu le vérifier depuis 3 semaines au travers de toutes les pluies qui se sont tout de suite soldées par des montées de la rivière.
Sur un point de vue quantitatif, on peut vérifier par les chiffres : Le bassin versant du Grand-Morin, autrement dit la surface de terres penchant vers le Grand-Morin représente 1200 km2 soit 120 000 ha. La pluie de 15mm représente donc 18 millions de m3 sur le bassin versant. Cette eau peut aller dans le sol, filtrer dans les nappes, être évaporée (surtout l’été) ou au final couler dans la rivière. Sur une année il pleut 600 mm d’eau soit 720 millions de m3. Si l’on considère le débit du Grand-Morin, 7,6 m3/s en moyenne, il coule dans la rivière dans une année 239 millions de m3 soit 33% de l’eau qui est tombé du ciel. Pour les 15mm de la pluie du 27 décembre on peut se demander quelle part est arrivée dans le Grand-Morin. L’analyse des courbes de débit à Couilly nous donne la réponse. Il suffit de faire la somme de ce qui est passé depuis le début de la pluie. Un calcul sommaire donne 8,5 millions de m3 passés en supplément soit de l’ordre de 47% (contre 33% en moyenne) ce qui n’est pas surprenant.
– Au premier janvier prochain le syndicat est supprimé, absorbé dans un syndicat plus important qui couvrira les 126 communes et sera basé à la Ferté-Gaucher. En théorie ce serait à ce syndicat de piloter les vannages de notre basse vallée et de centraliser les informations. Il est clair qu’il ne sera pas structuré, tout au moins dès le 1er janvier pour réaliser ces missions. De ce fait les élus de la basse vallée du Grand-Morin (de Boissy-le-Chatel à Esbly) ont décidé d’établir une convention pour la gestion des vannages au plus près du terrain lors des événements climatiques ainsi que l’information des crues. Ne soyez donc pas étonné si la page facebook et le site internet grand-morin.fr changent de noms.
– La rivière a su absorber plus de 60m3/s (63 en pointe pour être précis). C’est grâce à un lit conséquent conservé en bon état grâce aux vannages, parfois contestés par quelque idéologie à la mode, mais si indispensables. L’entretien efficace de la rivière a aussi bien contribué au bon écoulement des eaux.
– On perçoit au travers des réactions des internautes, des multiples partages de nos messages, le besoin en information, motivée par des inquiétudes bien réelles. Ce qui nous encourage à engranger toujours plus d’informations, d’historisations, de remontées du terrain afin d’améliorer les prévisions que l’on peut faire. Les services de l’état apportent des alertes très macroscopiques, pas forcément à l’échelle de ce qu’on attend commune par commune, rue par rue. Lors de cette crue nous avons vu sur Vigicrue une prévision de hauteur sur Condé par les services de l’état, c’est un progrès par rapport à une situation à risque précise mais elle reste isolée. Savoir que tel point bas crucial dans telle commune est inondé à telle hauteur fait partie des informations à connaitre. Il faut constater qu’on dispose de très peu d’informations de ce type sinon parfois dans la tête des anciens. Constituer un recueil de ce type de données nous fera progresser, chaque crue vient enrichir notre connaissance.
– Concernant cette crue précisemment, comme l’a fait remarquer un intervenant, la règle de 3 énoncée dans une précédente publication s’est appliquée : un débit de 20m3/s à Meilleray a donné lieu à un débit de 60m3/s à Couilly, une règle empirique mais qui fonctionne bien. Et l’on sait, confirmé encore cette fois, qu’à 60 ça passe sans déborder.
– Comme en mai la phase de stabilisation a été très longue, de l’ordre de 15h pendant lequel on pensait qu’on était au maximum mais l’eau montait toujours. La balise de Serbonne, qui affiche au mm (avec 3mm de précisions) et est actualisée tous les quarts d’heure a permis de constater que ce qu’on pensait être un maximum n’en était pas un et qu’il fallait attendre 15 voire 20 cm encore avant la décrue. D’autre part on a pu s’étonner que les 15 petits mm de pluie (d’ailleurs prévus) ont provoqué une telle crue. Le fait que les sols soient saturés en eau l’explique, comme on a pu le vérifier depuis 3 semaines au travers de toutes les pluies qui se sont tout de suite soldées par des montées de la rivière.
Sur un point de vue quantitatif, on peut vérifier par les chiffres : Le bassin versant du Grand-Morin, autrement dit la surface de terres penchant vers le Grand-Morin représente 1200 km2 soit 120 000 ha. La pluie de 15mm représente donc 18 millions de m3 sur le bassin versant. Cette eau peut aller dans le sol, filtrer dans les nappes, être évaporée (surtout l’été) ou au final couler dans la rivière. Sur une année il pleut 600 mm d’eau soit 720 millions de m3. Si l’on considère le débit du Grand-Morin, 7,6 m3/s en moyenne, il coule dans la rivière dans une année 239 millions de m3 soit 33% de l’eau qui est tombé du ciel. Pour les 15mm de la pluie du 27 décembre on peut se demander quelle part est arrivée dans le Grand-Morin. L’analyse des courbes de débit à Couilly nous donne la réponse. Il suffit de faire la somme de ce qui est passé depuis le début de la pluie. Un calcul sommaire donne 8,5 millions de m3 passés en supplément soit de l’ordre de 47% (contre 33% en moyenne) ce qui n’est pas surprenant.
– Au premier janvier prochain le syndicat est supprimé, absorbé dans un syndicat plus important qui couvrira les 126 communes et sera basé à la Ferté-Gaucher. En théorie ce serait à ce syndicat de piloter les vannages de notre basse vallée et de centraliser les informations. Il est clair qu’il ne sera pas structuré, tout au moins dès le 1er janvier pour réaliser ces missions. De ce fait les élus de la basse vallée du Grand-Morin (de Boissy-le-Chatel à Esbly) ont décidé d’établir une convention pour la gestion des vannages au plus près du terrain lors des événements climatiques ainsi que l’information des crues. Ne soyez donc pas étonné si la page facebook et le site internet grand-morin.fr changent de noms.